Le train FCE

Un voyage à ne pas louper à Madagascar est certainement la ligne de chemin de fer Fianarantsoa (où l’on apprend le bien) à Manakara (qui est cruel). D’ailleurs c’est la seule ligne prenant des passagers avec le tronçon allant de Moramanga (mangues pas chères) à Tamatave ou Toamasina (c’est salé). Prendre le train est plus difficile que prendre l’arrière-train ici.
Créée en 1936 la ligne FCE, Fiana-Côte Est traverse à flanc de montagnes des paysages superbes où parfois la main de l’homme n’a jamais mis le pied. Forêt, cascade, falaises à pic agrémentent ce trajet pittoresque à tous points de vue.

158 kilomètres, 47 tunnels, 8 ou 10 arrêts selon que les freins marchent ou pas.
Durée, selon les chargements de 8 à 14 heures.
Le train est le seul lien des habitants avec le monde extérieur. Pour voyager bien sûr, mais aussi et surtout pour les approvisionnements et l’évacuation des montagnes de bananes, ananas et autres denrées qui s’accumulent sur les quais de chaque station. Autant dire que lorsqu’il est en panne, c’est l’isolement total pour ces villages et une perte économique énorme.

Quelquefois les intempéries coupent la ligne plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Mais un programme de plantation de vétiver afin de stabiliser les remblais est en cours depuis quelques années.


A chaque arrêt, on vous proposera  diverses nourritures, poulet grillé, écrevisses et crevettes, fruits frais ou en beignets, petits pains malgaches. Des petits lémuriens sont également vendus, mais bien sur il ne faut pas les prendre.

Si vous avez droit à un stop prolongé, descendre boire un café au village, enfin le commander et le payer, vaut le détour.
Bien souvent les locaux ne sont jamais sortis de leur environnement proche et  cela oscille parfois entre la Guerre du Feu et Délivrance. Bien faire attention, car il n’y a pas de sifflet ou de sirène de départ.
Ainsi vous éviterez de courir après le dernier wagon comme je l’ai fait.


Graines de bitume, enfants de la rue, Tana

Mokana, orphelinat à Fianarantsoa